Voilà plusieurs jours que Styx était arrivé sur l’île et sans surprise, il se faisait chier comme un rat mort. Lui qui avait toujours vécu le cul sur un moto et en toute liberté, se retrouver coincé sur une île, sans bar, ni moto était un calvaire. Il n’en pouvait plus de tourner en rond dans sa chambre et il avait décidé de prendre un peu l’air. Voilà pourquoi, il s’était retrouvé dans le hall de l’institut.

Le hall était encore bondé d’élèves. Tous les jours, il en arrivait des centaines. Où peut-être était-ce les mêmes qui se retrouvait là pour sociabiliser ? Peut importe, Styx n’était pas sociable et il ne voulait pas le devenir. Il chercha tout de même très rapidement un visage connu dans la foule. Pas de tête brune ou de tête blonde à l’horizon. Tant pis.

Alors qu’il glissait une cigarette entre ses lèvres, Styx prit la direction de l’entrée principale. Il savait qu’une plage ne se trouvait pas loin. Comme sa présence n’était pas désiré dans la forêt, il allait devoir trouver un autre spot pour le moment. Mais il retournerait dans cette forêt, coûte que coûte. Il n’était pas du genre à renoncer facilement.

Alors qu’il avait hâte de quitter le hall bruyant, il remarqua une fille qui bloquait l’entrée. Elle semblait observer le beau bordel qui se déroulait dans l’entrée de l’institut. Son look ne passait pas inaperçu. Styx esquissa un sourire en coin et retira la cigarette qui se trouvait entre ses lèvres pour la glisser derrière son oreille. La jeune fille rebelle dans toute sa splendeur : cheveux colorés, t-shirt à message, dock. Tout à fait le genre de meuf qu’il aurait pu croiser dans un concert.

Il baissa la tête sur sa propre tenu et laissa échapper un petit rire. Jean trouvé et veste en cuir. Belle coïncidence. Il n’allait peut-être pas se sentir bien longtemps encore, finalement. Styx releva la tête et repris sa route vers la sortie. Il se stoppa en face de la fille :

Tu compte rester planté là, meuf ?
Soit tu rentres, soit tu sors mais va falloir prendre une décision.

Détestable. Du Styx tout craché. Et après son frère osait lui demander pourquoi il n’arrivait pas à faire une seule soirée sans déclencher une bagarre.

pardon gente damoiseau, c’est a moi que vous vous adressez?je le fixe, je ne vois pas de meuf ici? qu’est ce donc une meuf ? la marque de votre cigarette?le prénom de votre copine? d’ailleurs j’accepte volontiers la cigarette que vous voulez m’offrir.

Styx détailla la jeune femme de haut en bas avant de lever les yeux au ciel. Elle se foutait de sa gueule. Tant mieux, il aimait les meufs avec du caractères. Les paillassons n’avaient pas d’intérêt pour lui. Il aimait qu’on lui réponde, qu’on le provoque. Les meufs qui s’écrasaient, c’était pas son truc. Aussi bien en amour, qu’en amitié.

Styx esquissa un sourire en coin.

Si tu veux une clope, meuf, il va falloir arrêter de te foutre de ma gueule.

Styx avait bien insisté sur le mot “Meuf”. Il savait que ça allait énerver la jeune femme et il avait hâte de voir si elle allait continuer son petit jeu. Il attrapa la porte, sans quitter la nouvelle venue du regard puis l’ouvris en grand, menaçant de lui faire perdre l’équilibre.

Il l’a contourna pour gagner l’air frais de l’extérieur. Il enfonça les mains dans son jean et pris la direction du chemin de gravier qui contournait le bâtiment. Allait-elle le suivre ou laisser tomber ?