Dors, dors petit ange [PNG]

Dors, dors petit ange [PNJ]

So you see, the story is not quite as you were told.

Elle feat @Styx Wekesa ;

L’équinoxe était proche, et la nuit s'abattait peu à peu sur l'île, donnant de sinistres allures aux lieux. Cette île si paisible, si poétique, si vulnérable ... Le ciel s'assombrissait, tandis qu'une ombre survolait telle une aura lugubre mers et forêt, falaises et ports. L'orage se mit à gronder au dehors, alors que le jeune homme peinait à trouver le sommeil. Il ne le savait pas encore, mais, bientôt, il serait à sa merci, à la merci d'une allégorie révolue et blasphémée, cent fois considérée comme néfaste et dangereuse. Oui mais, seulement, le jeune homme se trouve ailleurs, dans un lieu plus reculé, plus secret, moins en vogue ; il est loin de ses protecteurs, si toutefois ce dernier en avait l'utilité. La pluie battante frappe les fenêtres, et le vent soulève les vagues destructrices. En ville, les chaumières sont éteintes, les bars sont fermés, et les immeubles sont clos. Les navires sont amarrés, et nul n'ose se risquer à braver les assauts de la tempête. Styx se tourne et se retourne dans ce lit qui n'es pas le sien, dans une petite annexe de l'Institut, perdue dans la forêt. Les bourrasques font s'entrechoquer les lourdes portes des portails alentours. La seule présence autre dans le bâtiment dort déjà, probablement, et ne se préoccupe guère de ce qu'il se passe à l'étage. Un grincement, angoissant mais discret, frotte la fenêtre de la chambrée, et un murmure aguiche les oreilles du jeune homme. Mon enfant, enfin je te retrouve.. Que t'ont-ils fait, te voilà dans une piteuse situation.. Un souffle, un frisson, Elle. Elle n'est pas encore palpable, mais sa présence est certaine.

b l a c k f i s h

Cette voix dans ma tête...

En isolement. Voilà où se trouvait Styx depuis qu’on l’avait empêché de quitter l’Institut. Il y était pourtant presque ! Et une fois installé sur le bâteau de ce vieux pêcheur, il s’était même mis à penser qu’il avait réussi. Mais il avait vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué et voilà le résultat. On l’avait laissé dans une vieille bâtisse au milieu de la forêt en attendant savoir quoi faire de lui. Il n’était pas claustrophobe mais de se retrouver enfermé là le mettait dans un état de stress intense.

Alors que la nuit était tombée depuis un long moment, Styx se tournait encore et encore dans son lit. Impossible de trouver le sommeil. Morphée l’avait abandonné, tout comme Hadès. Il était seul avec ses pensées. Son frère, le club, l’Institut, tout tournait en boucle dans sa tête. Encore et encore. Et Nyx semblait amplifier toutes ses craintes.

C’est alors qu’il l’entendit. Cette voix féminine dans sa tête. Etait-il en train de devenir fou ? Pourtant ce n’est pas la peur qui envahit Styx à ce moment précis. Non, c’était plutôt un mélange d’excitation, de curiosité et de… dévotion ?

Mon enfant, enfin je te retrouve.. Que t'ont-ils fait, te voilà dans une piteuse situation..

Styx se redressa dans son lit et la couette glissa sur son torse nu. Il regarda autours de lui mais l’obscurité ne laissait rien filtrer à part quelques rayons de lune. Il était seul. Physiquement en tout cas. Pourtant, il sentit sa présence comme si elle tenait debout devant lui.

Un rire lui échappa alors. Oui, il était dans une piteuse situation. Il ne savait pas comment il allait sortir de ce merdier. Hadès n’était plus là pour lui venir en aide. Mais était-il prêt à remettre sa vie entre les mains d’une autre divinité ? Jusqu’où était-il prêt à aller pour parvenir à ses fins ?

Qui êtes-vous ?

Sa voix brisa le silence dans la petite chambre et ricocha sur les murs épais. Voilà qu’il se mettait à parler tout seul maintenant. Super. Mais le plus étrange est qu’il attendait une réponse. Comme s’il était capable de communiquer avec Elle.

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Elle feat @Styx Wekesa ;

Un souffle, encore, puis le silence de marbre se fit. Plus calme encore qu'auparavant, les lieux semblaient figés dans le temps, comme si, un instant, tout prenait fin. Un rire s'échappa d'un coin de la pièce, le plus sombre, mais il n'était pas moqueur, ni même inquiétant, il était franc, audible et féminin, tel le tintement d'une petite cuillère sur le rebord d'un verre de cristal lors d'un banquet. Les rayons qui filtraient au travers des volets s'étaient évaporés, mais, une lueur, une masse informe se formait, se mouvait dans le coin qui t'était opposé. Alors que tes sens en éveillent se concentraient probablement pour distinguer la chose, tu apercevais à présent une rangée de dents, luisantes dans l'obscurité, puis, une paire d'yeux. Bien que la vision soit, de prime abord, bien effrayante, Elle prenait peu à peu apparence humaine, et, une femme se tenait à présent face à toi. Son visage était doux, bien qu'aux traits marqués. Grande, fine, séduisante, ses yeux rougeâtres te transpercèrent sans que tu ne puisses l'en empêcher. Souriante, elle paraissait amusée, taquine, presque espiègle. L'obscurité te rendait difficile son identification, aussi, tu ne pouvais que deviner le reste de sa silhouette, aux formes avantageuses. Qui.. dit-elle, d'une voix pratiquement inaudible, avant de demeurer silencieuse quelques instants, le temps d'étendre l'un de ses bras devant elle, comme si elle l'observait, le réalisait, émerveillée. Qui suis-je? Souffla-t-elle en relevant son regard au tien, brillant. Je ne suis que ton salut, Styx. Ta seule et unique Réponse, ta seule et unique Âme-sœur. La femme s'approchait soudainement, en une brise inquiétante, se retrouvant derrière toi. L'une de ses mains se posait alors sur ton menton, penchant ton visage en arrière, exposant ton cou aux reflets des astres, tandis qu'elle murmurait. Styx, as-tu la moindre idée du temps que j'ai passé à t'attendre..? Sa voix était douce, suave, enchanteresse. Hors du temps, tu n'avais plus conscience des chose qui t’entouraient, et l'Institut, ces conneries.. Tout te semblait à présent loin, insignifiant, inutile.

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Cette voix dans ma tête...

Le temps se figea dans la petite pièce dans laquelle Styx avait été mis en isolement. Plus le moindre son, plus la moindre brise. Tous les éléments semblaient attendre qu’Elle se manifeste. Styx également n’osait plus faire un geste. Son corps était comme pétrifié dans cette attente insoutenable. Puis, il se passe quelque chose dans l’obscurité face à lui. Elle était en train d’apparaître devant lui. Déesse des enfers. Digne compagne d’Hades. Styx ne pouvait plus respirer. Il se contentait de fixer l’entité qui prenait forme sous ses yeux.

Styx fronça les yeux comme pour mieux la voir. Il s’attendait à une créature effrayante, monstrueuse, puissante. Mais c’est sous une forme humaine, qu’Elle décida de se manifester. Une femme apparut devant lui. Douce, divine, éblouissante. La plus belle femme que Styx n’ait jamais vu. Puis elle disparut de nouveau. C’est alors qu’il la sentit derrière lui. Sa main sur son menton.

Il aurait dû être terrorisé pourtant ce n’était pas le sentiment qui venait de s’emparer de lui. Styx était confiant, en sécurité. Il pu de nouveau respirer et inspira profondément. Son âme sœur était là, il le sentait dans chaque fibre de son corps. Il n’avait pas peur d’exposer ainsi son cou. Il n’avait pas peur qu’elle lui ôte la vie. Oh non, elle était là pour lui. Tout avait un sens finalement.

Il était là pour Elle. Il avait été envoyé ici pour la rencontrer. Il l’avait attendu si longtemps sans même le savoir. Sa voix douce l'hypnotiser, il était tout à elle et il n’avait aucune intention de résister à son pouvoir.

Nous voilà enfin réuni.

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Ses yeux pénétraient les tiens, tandis que son sourire s'agrandissait en une fente presque effrayante et pourtant, si familière. Elle sentait ton pouls entre son pouce et son index, le battement incessant de ce cœur gorgé de sang chaud. La femme se mit à rire, doucement, magnifiquement, avant de se trouver devant toi, pleine de volupté et de légèreté, irréelle. Enfin, dis-tu ? Tu m'attendais ? demandait-elle d'une voix suave, angélique et presque innocente, naïve. La forme féminine semblait détailler ton visage, ton corps tout entier, comme si elle n'avait jamais, ou depuis fort longtemps, vu un pareil spectacle. Son regard insistant te mettait-il mal à l'aise ? Qu'importe, tel un louve, un animal sauvage et dangereux, elle observait sa proie, jaugeait méticuleusement chacun de ses faits et gestes puis, sans attendre, elle tomba au sol, posant ses mains sur tes jambes couvertes d'un drap fin. Comme une prêcheuse vouant son culte emprunt de fanatisme, elle attrapait tes mains, les posant brutalement contre ses joues glaciales, soutenant ton regard. Styx, mon bien aimé.. Il est temps pour toi de me prouver ton allégeance.. Soufflait-elle avant de fermer les yeux, humant la paume de ta main droite, caressant son propre cou de la seconde. Elle semblait dépossédée, folle pour ainsi dire pour e commun des mortels, mais pourtant, la scène était bien réelle et Elle, était palpable. Styx.. murmurait-elle à nouveau, comme s'il s'agissait d'une invocation. Puis à nouveau, les yeux intimidants te fixaient, et ce rictus, ce rictus malicieux s'affichait. L'ombre se reculait, laissant tes mains, la paume vers le ciel, déposées sur tes jambes. Tu ne la vis plus. Prête moi allégeance. "demandait" la voix, semblant venir de derrière toi à présent, au creux de ton cou, comme chuchoté à ton oreille. Bien que toujours envoûtante et douce, la voix n'était pas franchement interrogative et, au contraire, il semblait davantage s'agir d'un ordre ou d'une supplication. Ton torse était, ton corps, même tes pensées paraissaient cloîtrées, en cage, sous son emprise.. Mais s'agissait-il d'une camisole, ou d'un baiser auquel tu répondais, avide de savoir, de pouvoir et de Sa présence..?

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Cette voix dans ma tête...

Styx était pétrifié. Pas de peur. Non. Elle ne lui faisait pas peur. Il était pétrifié dans une exquise attente. Il attendait de savoir ce qu’il allait se passer. De voir son prochain mouvement. D’entendre à nouveau sa voix suave qui faisait vibrer chaque parcelle de son corps. Quand elle se mis à ses pieds, Styx ressenti une vague de fierté, d’appréhension, de bonheur pur. Il n’avait jamais ressenti ça. Pas même lors de sa première virée à moto. Mais qui était-elle pour s’insinuer aussi profondément dans son âme ?

Ses mains sur son visage, sur son corps. Son nom dans sa bouche. Le temps s’était figé autours de cette scène presque irréelle. Et pourtant Styx voulait en mémoriser chaque seconde car il savait qu’il était en train de vivre un moment important. Un moment qui changerait peut-être sa vie. Et pourtant, il n’avait pas besoin de réfléchir. Son choix était déjà fait. Il ne savait pas si c’était son propre choix ou si elle lui avait soufflé cette détermination mais il était sûr de lui. Hadès à ses côtés, ils allaient prêter allégeance tous les deux à cette déesse.

Elle s’éloigna doucement de lui jusqu’à ce que son regard ne fixe plus que le vide. Pourtant, elle était toujours là. Il pouvait la sentir tout près de lui. Il pouvait sentir son regard sur lui. Il pouvait sentir ses pensées dans sa tête. C’est alors qu’il tomba un genou à terre. La tête baissé, la voix grave du jeune homme résonna dans la pièce silencieuse.

Je vous prête allégeance, maintenant et à jamais. Mon corps et mon esprit sont à vous. Je serais votre fidèle serviteur. Faites ce que vous voulez de moi, je vous obéirais.

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Impatiente, Elle semblait l'être. Pourtant, ce ne fût pas une effusion de joie mais à nouveau un sourire démoniaque qui s'affichait sur son visage pâle, déformé par l'ombre et l'obscurité environnante. Ton regard face au sol, elle se plaçait finalement face à toi, de façon à ce que tes eux puissent apercevoir ses pieds, nus. Sa main droite se levait, et, un court instant, semblait désirer te toucher, caresser ses cheveux, écraser ce crâne si fragile, puis enfin, elle se baissait légèrement, et apposait son index sous ton menton, accompagnant ensuite ta tête jusqu'à ce que tu la regardes. Ses yeux semblaient emprunt d'une lueur, une flamme brûlante, chaude, vive et dangereuse. Dans ce cas.. Soufflait-elle avant de s'abaisser à ta hauteur, souriant toujours en dévoilant ses crocs peu communs. Elle marquait un temps d'arrêt, demeurant silencieuse, et approchait son visage du tien, à une proximité incandescente, si proche que vos lèvres se frôlaient presque, tant que tu pouvais à présent sentir son souffle glaciale contre ta peau, ses yeux plongés dans tes iris. Détruit-les. Tous. Murmurait-elle en devenant soudainement plus grave, d'un ton à glacer le sang, le visage menaçant. Puis, elle se relevait, et disparaissait de courtes secondes en une nuée d'ombres, comment une brise, sa voix résonnant bientôt à nouveau derrière toi, plus près de la fenêtre. Tu seras récompensé, mon bien aimé. Mais, si tu me trahi.. La femme levait une main aux ongles longs, acérés comme des griffes, et la positionnait face à toi, mimant un geste d'étranglement, souriant de plus bel. Je te ferai ce à quoi aucun Homme, même le plus cruel d'entre eux n'aura jamais osé songé. Elle restait ainsi, puis s'effondrait dans un rire dément, comme un mirage, comme si tout cela n'avait été qu'une hallucination étrange. Était-ce réel ? Une chose l'était, cependant, et tes songes, cette nuit là, furent probablement bercés d'ébats infernaux, avec la certitude de la retrouver, très prochainement, Elle, cette chose, cette Déesse, cette Ombre, cette Donneuse de dons.

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