Le passé obscure, funeste et chaotique de la réputée psychologue Donna Schiavone n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Bien que quelques journaux locaux aient relatés les faits de sa torpeur, tu avais du mener ta petite enquête sur la jeune femme, feu mère aimante et dévouée. Avant tout, c'était son talent, que tu prisais, après coup, elle s’avérerait un élément efficace et intéressant avec lequel collaborer. Donna ; une italienne pure souche, aux traits séduisants et sulfureux, au corps de sirène et à l'âme d'une madone. Elle avait accepté de venir assez rapidement, sous les conseils avérés de son entourage d'après les brefs souvenirs de vos échanges écrits. Sans famille, idéal pour tout plaquer de la sorte, ou pour tenter de panser des plaies, allez savoir. Le jour de son arrivé était pluvieux, grisâtre. Pauvre jeune femme, elle ne s’avouerait pas de si tôt la douce brise printanière de l'île. Dans l'administration, tu t'entretenais avec la secrétaire quelques instants durant. Quelques chiffres à contrôler, quelques autorisations de sorties à signer, rien de bien dépaysant. Tu récupérais quelques photocopies, saluais quelques collègues avant de passer à la cafeteria pour te préparer un thé vert à la menthe. Directrice ne sous entendait pas forcément privilège ici, tout du moins, pas toujours. Ainsi, ton thé fin prêt, le son réguliers de tes talons frappant discrètement le sol envahissait le couloir, puis le hall d'entrée de la bâtisse. Une gorgée parfumée. Agréable. Tiède, la tasse entre tes mains te réchauffait alors que tu sortais en poussant les imposantes portes boisées ; une bourrasque fit s'envoler quelques unes des mèches de ton chignon. Tu saisissais dans ton blazer ton paquet de cigarettes, avant d'en attraper une entre tes lèvres, demeurant cependant élégante en toute circonstances, malgré le vent qui te fit rencontrer quelques difficultés pour enfin allumer la dite cigarette. Tu expirais finalement une fumée translucide de ta bouche. Tu observais la forêt au loin, balayée par la bruine froide environnante, avant d'avaler une nouvelle gorgée de ta boisson. Un coup d'oeil furtif à ta montre argentée. Hm.. Tu étais en avance, et la mère était agitée, alors la jeune femme n'arriverais probablement pas avant celle initialement prévu. Tu espérais d'ailleurs qu'elle ne louperait pas son voyage ; le temps maussade découragerait à coup sûr les navigateurs de repartir en mer avant l'aube. Tes yeux firent un arc de cercle exaspéré. Pourvu qu'elle arrive.. pensas-tu avant de finir ta tasse puis t'expirer une nouvelle bouffée de cigarette avant de croiser tes bras sur ta poitrine, un frisson du à la fraîcheur du vent te parcourant le corps.
Jamais de toute mon existence je n’avais vécu un aussi long voyage. Je venais d’Italie, de Naples plus précisément qui n’était pas le bout du monde en soit mais c’était tout comme. Mon deuxième vol avait été éprouvant avec ces enfants qui chahutaient, criaient à la moindre secousse. Heureusement pour moi, ils avaient du whisky irlandais. J’en avais bu seulement deux verres qui avaient pu me détendre légèrement. En arrivant enfin à mon dernier transit on m’avait appris m’être trompée de jour dans mes réservations. Je n’avais eu d’autre choix que de trouver un pêcheur assez sympathique pour me transférer sur cette île maussade. Mais je n’avais pas trouver de pêcheur sympathique, non, j’avais trouvé celui qui ne vous accorde pas un regard et vous lache un simple non quand vous lui demandez gentiment de vous conduire d’un point À à un point B. Un véritable cauchemar. J’avais donc négocié pendant plusieurs minutes pour qu’il accepte enfin de m’escorter. Le voyage avait été périlleux, de la houle, du vent et un capitaine imbuvable. Je n’étais pas parvenue à le dérider. J’arrivais enfin au port de l’île, le pêcheur me largua sans plus de cérémonie et m’indiqua d’un signe de tête l’arrêt de bus le plus proche. Pas de taxis donc, un véritable cauchemar je vous disais. Après trente minutes d’attente je grimpais dans ce bus qui me déposa trente minutes plus tard devant l’institut. Mes trois bagages derrière moi que je trainais sans aucune énergie, j’arrivais enfin devant les portes de l’Institut. Devant les marches je distinguais une silhouette, une femme, élégante, brune qui face à ma mine fatiguée semblait tirée du casting de Miss Univers. Madame Jones ? que je tente en sa direction avant de lâcher mes bagages à mes pieds.
Les minutes s'écoulaient, lentement, si lentement. Tu avais eu le temps de t'asseoir sur un banc, sentir les quelques bourgeons qui pointaient le bout de leur nez, saluer quelques collègues et professeurs, et même de rentrer récupérer un châle que tu passais par dessus tes épaules. Puis une seconde cigarette, tandis que tu observais tes pieds ornés d'escarpins roses poudrés se rapprocher sur le sol. Tu expirais, puis passais une main dans tes cheveux pour replacer quelques mèches rebelles derrière tes oreilles, avant d'être secouée par une nouvelle brise. Tu levais les yeux au ciel ; un orage se préparait probablement. Soupire. Et dire qu'Isaac venait de donner l'ordre aux employés de ménage de laver les vitres de la bâtisse. Au loin, en baissant les yeux, tu apercevais enfin le bus tant attendu. Résultat de la providence ou de ce qui te paraissait une interminable attente, il s'arrêta à l'arrêt proche du portail du parc de l'Institut. Une femme à l'allure fatiguée et éreintée t'apparut. Cendrillon déchanterait-elle ? Un sourire amusé t'échappait, malgré toi ; la belle blonde semblait tout droit sortie d'un magazine de mode, débarquant en pleine terre sauvage.Elle s'y habituerait, sans nul doute possible ! Tu faisais un pas en avant, alors qu'elle portait ses bagages nonchalamment, déterminée toutefois. Madame Jones ? demandait-elle en avançant vers les portes, et toi par la même occasion. Tu acquiesçais d'un regard entendu, accélérant le pas pour la rejoindre et te saisir de l'une de ses valises, que tu tirerais à ses côtés par la suite. Ta main se leva d'abord à son encontre, un franc sourire, bien lumineux face au ciel grisâtre, sur tes lèvres. Donna Schiavone, je présume ? Enchantée, appelez-moi Helen. Ta main serra poliment la sienne, avant de la lâcher pour tirer ses bagages. L'autre lui désignait la bâtisse. Je vous en prie.
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Le passé obscure, funeste et chaotique de la réputée psychologue Donna Schiavone n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Bien que quelques journaux locaux aient relatés les faits de sa torpeur, tu avais du mener ta petite enquête sur la jeune femme, feu mère aimante et dévouée. Avant tout, c'était son talent, que tu prisais, après coup, elle s’avérerait un élément efficace et intéressant avec lequel collaborer. Donna ; une italienne pure souche, aux traits séduisants et sulfureux, au corps de sirène et à l'âme d'une madone. Elle avait accepté de venir assez rapidement, sous les conseils avérés de son entourage d'après les brefs souvenirs de vos échanges écrits. Sans famille, idéal pour tout plaquer de la sorte, ou pour tenter de panser des plaies, allez savoir. Le jour de son arrivé était pluvieux, grisâtre. Pauvre jeune femme, elle ne s’avouerait pas de si tôt la douce brise printanière de l'île. Dans l'administration, tu t'entretenais avec la secrétaire quelques instants durant. Quelques chiffres à contrôler, quelques autorisations de sorties à signer, rien de bien dépaysant. Tu récupérais quelques photocopies, saluais quelques collègues avant de passer à la cafeteria pour te préparer un thé vert à la menthe. Directrice ne sous entendait pas forcément privilège ici, tout du moins, pas toujours. Ainsi, ton thé fin prêt, le son réguliers de tes talons frappant discrètement le sol envahissait le couloir, puis le hall d'entrée de la bâtisse. Une gorgée parfumée. Agréable. Tiède, la tasse entre tes mains te réchauffait alors que tu sortais en poussant les imposantes portes boisées ; une bourrasque fit s'envoler quelques unes des mèches de ton chignon. Tu saisissais dans ton blazer ton paquet de cigarettes, avant d'en attraper une entre tes lèvres, demeurant cependant élégante en toute circonstances, malgré le vent qui te fit rencontrer quelques difficultés pour enfin allumer la dite cigarette. Tu expirais finalement une fumée translucide de ta bouche. Tu observais la forêt au loin, balayée par la bruine froide environnante, avant d'avaler une nouvelle gorgée de ta boisson. Un coup d'oeil furtif à ta montre argentée. Hm.. Tu étais en avance, et la mère était agitée, alors la jeune femme n'arriverais probablement pas avant celle initialement prévu. Tu espérais d'ailleurs qu'elle ne louperait pas son voyage ; le temps maussade découragerait à coup sûr les navigateurs de repartir en mer avant l'aube. Tes yeux firent un arc de cercle exaspéré. Pourvu qu'elle arrive.. pensas-tu avant de finir ta tasse puis t'expirer une nouvelle bouffée de cigarette avant de croiser tes bras sur ta poitrine, un frisson du à la fraîcheur du vent te parcourant le corps.
Jamais de toute mon existence je n’avais vécu un aussi long voyage. Je venais d’Italie, de Naples plus précisément qui n’était pas le bout du monde en soit mais c’était tout comme. Mon deuxième vol avait été éprouvant avec ces enfants qui chahutaient, criaient à la moindre secousse. Heureusement pour moi, ils avaient du whisky irlandais. J’en avais bu seulement deux verres qui avaient pu me détendre légèrement. En arrivant enfin à mon dernier transit on m’avait appris m’être trompée de jour dans mes réservations. Je n’avais eu d’autre choix que de trouver un pêcheur assez sympathique pour me transférer sur cette île maussade. Mais je n’avais pas trouver de pêcheur sympathique, non, j’avais trouvé celui qui ne vous accorde pas un regard et vous lache un simple non quand vous lui demandez gentiment de vous conduire d’un point À à un point B. Un véritable cauchemar. J’avais donc négocié pendant plusieurs minutes pour qu’il accepte enfin de m’escorter. Le voyage avait été périlleux, de la houle, du vent et un capitaine imbuvable. Je n’étais pas parvenue à le dérider. J’arrivais enfin au port de l’île, le pêcheur me largua sans plus de cérémonie et m’indiqua d’un signe de tête l’arrêt de bus le plus proche. Pas de taxis donc, un véritable cauchemar je vous disais. Après trente minutes d’attente je grimpais dans ce bus qui me déposa trente minutes plus tard devant l’institut. Mes trois bagages derrière moi que je trainais sans aucune énergie, j’arrivais enfin devant les portes de l’Institut. Devant les marches je distinguais une silhouette, une femme, élégante, brune qui face à ma mine fatiguée semblait tirée du casting de Miss Univers. Madame Jones ? que je tente en sa direction avant de lâcher mes bagages à mes pieds. 
