« Tu ne sais pas quelle autre souffrance t'apportera le ciel et l'enfer. »
Elle accepte de se livrer à lui, à son bon vouloir ou son mauvais, elle accepte sans savoir où il va l'entrainer. Il s'en réjouit intérieurement mais n'en montre rien. « Bien. Alors suis-moi en silence. Evitons de nous faire prendre. » Un an qu’il traine dans tous les couloirs et escaliers de l’Institut, dans tous les recoins de l’île. Il connait le chemin, il connait les heures de rondes des surveillants, il l’entraine dans son monde à lui qui transgresse la discipline imposée par le règlement intérieur et l'excellence cultivée des bons élèves. Rien à faire du couvre feu. Elle le veut ? Elle va l’avoir l’inconnu. Il va l’emmener au bout du monde. Au bout de l’île.
A l’intersection de deux couloirs, il l’arrête, épie les bruits. Quand une porte se ferme ils peuvent repartir. Descendre les escaliers. Abandonner la zone des élèves pour prendre l’allée utilisée pour le service. Prendre la petite porte à l’arrière du bâtiment. Moins surveillée que les autres, et pour cause, une certaine personne, enseignante bien sous tout rapport, l’utilise pour retrouver son amante. S’il n’y avait qu’elle ! Il y en a un autre qui fait des va-et-vient par là, mais il n’a jamais réussi à voir son visage. Il sait qui il n’est pas par élimination, c’est tout. Cette nuit, c’est eux qui passe par la porte des noctambules.
Dehors, il fait nuit. La lune n’est qu’un croissant à peine distinct. Les étoiles éclairent plus qu’elle. Ils pourront mieux disparaitre. Un frisson le parcours, la fraicheur de la nuit et la main qu'il vient de saisir pour ne pas la perdre, sa main si douce, sa main qu'il ne veut plus lâcher.
(c) DΛNDELION
Romy Young
Ven 20 Mar - 20:16
Sans père ni mère
Romy & Hardin
« Tu ne sais pas quelle autre souffrance t'apportera le ciel et l'enfer. »
J’accepte de le suivre sans me poser plus de question. Il est celui avec j’ai envie d’être alors autant écouter mes envies plutôt que de m’apitoyer sur mon sort. Alors je le suis, dans un bruit comme il me le demande. Il semble connaître chaque couloir, chaque coin de l’institut. Il s’arrête quand il le faut, regarde la il le fait quand il le faut. Je ne me sens pas en danger juste libre de faire mes propres choix.
Nous avançons toujours, descendant les escaliers et passons dans des endroits insoupçonnés. Il se stoppe, je l’imite, une porte se referme, nous repartons. Je ne dis rien mais à l’intérieur de mon corps s’en est tout autre. Mon cœur bat vite, l’adrénaline est bien présente, j’adore ça.
Une porte qui semble dissimuler le dehors s’ouvre sur nous et nous tombons nez à nez avec une nuit sombre. Ma simple robe au tissu léger me fait frissonner, quelle idée de s’habiller de la sorte. Et puis sans que je m’y attendre ses doigts se referment sur les miens. Un frisson me parcourt, ce n’est pas la brise qui le provoque. Nous avançons toujours, je ne dis toujours rien mais je sers fermement sa main pour ne pas la perdre, jamais.
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